L’ICP est donc pratiquée ou a été pratiquée dans de nombreux pays en conflit ou sous tensions dans le monde (Amérique du Nord (Réserves Mohawk), Colombie, Guatemala, Haïti, Indonésie, Kenya, Mexique, Népal, Nicaragua, Philippines, Salvador, Sri Lanka, Sud-Caucase, Soudan du Sud). De la Colombie au Soudan du Sud, des équipes internationales non armées, mais formées selon les principes de la non-violence aux questions de sécurité, à l’interposition et à la médiation, agissent auprès des belligérants et des acteurs de paix locaux. Par leur présence active sur le terrain, par leurs liens avec les réseaux internationaux, ces intervenants contribuent à une transformation des conflits dans le respect des droits fondamentaux des populations.

L’expérience accumulée a montré que la réduction de la vulnérabilité des ONG de défense des DH et des différentes OSC passe par quelques éléments clés : la mobilité (accès aux institutions, rencontres et déplacements internationaux), la visibilité des acteurs locaux comme élément crucial de leur force, le renforcement des capacités en protection et enfin, le partage de compétences et d’expériences qui permet aux acteurs locaux du Sud d’ouvrir des possibilités d’action et d’accroître leur confiance en elles, ainsi que leur impact sur l’ensemble de la société.

Ce travail est aujourd’hui officiellement reconnu par l’ONU comme en témoigne l’extrait du rapport global sur l’application de la résolution 1325, en 2015 : «  La protection non-armée des civils est une méthodologie pour la protection directe des civils et la réduction de la violence qui est de plus en plus pratiquée et reconnue. […]. Elle a d’abord été lancée et développée par des organisations comme Nonviolent Peaceforce, Cure Violence et Peace Brigades International et l’on estime que depuis 1990, 50 organisations de la société civile ont appliqué ces méthodes dans 35 zones de conflit.  »