Photo : Nonviolent Peaceforce 2016

Qu'est-ce que l'Intervention civile de paix ?

Opérationnelle depuis les années 1980, l’ICP s’est fortement développée dans les années 1990. On peut la définir comme « une intervention non armée, sur le terrain d’un conflit local, de missions extérieures mandatées par une organisation, gouvernementale ou non gouvernementale, venant accomplir des actions d’observation, d’information, d’interposition, de médiation et de coopération en vue de prévenir ou faire cesser la violence, de veiller au respect des droits de l’homme, de promouvoir les valeurs de la démocratie et de la citoyenneté et de créer les conditions d’une solution politique du conflit qui reconnaisse et garantisse les droits fondamentaux de chacune des parties en présence et leur permette de définir les règles d’une coexistence pacifique ». (Jean-Marie Muller, Dictionnaire de la non-violence, Éd. du Relié, 2005, p. 185).

Quelles méthodes d'action ?

Une mission ICP peut être menée par une organisation internationale (ONU, OSCE), un gouvernement, une collectivité locale ou une organisation non gouvernementale (ONG). Les volontaires doivent être qualifiés et formés aux techniques non-violentes de régulation des conflits. L’Intervention civile de paix s’inscrit globalement dans une démarche philosophique et stratégique non-violente.

La non-violence n’est pas une négation de la violence mais une autre manière de penser un conflit et d’agir pour le résoudre. Elle ne correspond aucunement à une attitude passive mais se veut au contraire une posture proactive car résolument orientée vers la recherche et la proposition de solutions alternatives à la violence. L’Intervention civile de paix correspond ainsi à une stratégie d’action non-violente qui a pour objectif de faire coïncider la fin recherchée et les moyens employés. Elle tend à faire diminuer les niveaux de tension ou de violence afin de permettre aux acteurs de paix locaux de travailler, en sécurité, dans un environnement de conciliation plus serein et rationnel.

« L’intervention civile de paix (ICP) est méconnue voire inconnue en France. Et pour cause l’expertise de l’Etat français se situe plutôt sur l’intervention militaire et l’armement, et dans une moindre mesure sur l’humanitaire, déléguée aux ONG comme Médecins sans Frontières par exemple. Cécile Dubernet, enseignante et chercheuse à l’Institut Catholique de Paris, nous présente l’ICP, intervention non violente en la comparant en terme d’efficacité et d’efficience à la guerre armée face aux conflits »

« Dans de nombreux pays, la population civile risque la faim, la guerre mais aussi des arrestations arbitraires, des abus sexuels, des déplacements et des recrutements militaires forcés. Les défenseur.e.s des droits humains sont particulièrement ciblés par des attaques destinées à les faire taire et à fragmenter les communautés. Malgré cela, ces populations locales et vulnérables sont les premières à agir sur le terrain et cherchent des solutions concrètes pour améliorer leur sécurité quotidienne. […] Ce travaille reste souvent invisible aux yeux de la communauté internationale. «